Des chantiers dans l’Église?

Zoom sur le film de François Ozon Grâce à Dieu ainsi que le livre de Christine Pedotti Qu’avez-vous fait de Jésus, qui aident à comprendre et à se repérer dans la tempête actuelle.

Des chantiers dans l’Église? Quelques pistes!

Suite aux scandales autour de la « pédo-criminalité » dans l’Église, les langues se délient. Le silence commence à laisser la place à « la parole libérée ». Il nous a paru évident que nous ne pouvons plus êtres naïves et naïfs. Il nous faut passer de la loi du silence à la culture du dialogue. En plus de favoriser la parole et construire l’accompagnement des victimes, nous pensons qu’il nous faut mettre plus de choix collectifs dans les structures de notre Église.

Les temps sont flous. Dans sa lettre au peuple de Dieu (20 Août 2018) le Pape nous invite à lutter contre le cléricalisme dans notre Église. C’est à dire le fait de considérer une supériorité des clercs dans la foi et dans la gestion des affaires de l’Église, d’accepter ou de construire des abus de pouvoir. Loin de vous dire quoi penser, nous vous proposons deux éclairages qui aident à se forger une opinion et à prendre en main l’avenir de notre Église :

Le film de François Ozon Grâce à Dieu, qui remet en scène les différentes étapes de l’engagement de lyonnais pour la reconnaissance et la condamnation de Bernard Preynat, prêtre accusé d’avoir agressé sexuellement de très nombreux jeunes garçons. C’est un film très émouvant sur cette culture du silence que l’on retrouve dans l’Église sur certains drames et certains crimes. François Ozon nous y montre assez simplement certains des faits de cette affaire. Cela permet de lever le voile sur ces petites habitudes de laisser faire, de ne pas poser de questions, qui mènent à accepter le pire. Il montre l’enjeu de transformer nos pratiques pour libérer la parole…

 

Le livre de Christine Pedotti Qu’avez-vous fait de Jésus? Est une lettre de colère qu’elle adresse aux évêques en tant que responsables de l’Église Catholique. Elle donne des clefs essentielles pour comprendre les racines de cette situation que connaît aujourd’hui l’Église. Elle donne aussi des arguments notamment théologiques pour transformer les structures et travailler la place de chacune et de chacun dans l’Église. « Sans doute mes mots vous sembleront-il durs. » nous dit-elle « Ils sont à la mesure du désastre moral qui nous frappe ». Un livre qui donne l’énergie de se lancer dans ce grand chantier!

Nous ne pouvons plus confondre une organisation s’appuyant sur une hiérarchie pour rejoindre chacune et chacun au plus près de ses réalités de vie et une pyramide de pouvoir. L’Église s’appuie sur la synodalité. Le Pape nous invite à nous tourner vers les périphéries. C’est l’option préférentielle pour les pauvres de la pensée sociale de l’Église : Pas pour leur dire quoi penser mais pour construire une Église depuis les périphéries.