OSER LE RURAL

Cinq jours de débats, de rencontres et de tables-rondes, rythmés par des soirées, des visites d'expériences, des jeux de rôles... C'est ce qu'ont vécu 100 jeunes venus de toute la France pour Oser le Rural.

Oser le rural : aftermovie

Interview de Frédéric Lescureux

Une interview d'un géographe du monde rural sur les enjeux et tensions qui traversent le monde rural.

Interview d'Elisabeth Saint-Guily

Jusque dans les années 60', 70', les femmes étaient pratiquement des esclaves dans les exploitations agricoles.

Et si aujourd'hui un quart des chefs d'exploitation sont des femmes, elles sont encore nombreuses à n'avoir aucun statut et à devoir lutter pour s'imposer dans un monde qui fait encore la part belle aux hommes

Retour sur cinq jours de stage de recherche

Cinq jours de rencontres, tables-rondes, conférences autour de l’installation en milieu rural.

Le stage de recherche, c’est cinq jours intenses de rencontres, de formation et de discussion autour de l’installation en milieu rural et des (r)évolutions que nous voulons pour nos territoires ruraux.

Jour 4.

Hélène, participante, témoigne : « On a fait un jeu de rôle à 100 personnes, où l’on jouait les habitants d’une communauté de commune. On avait tous un âge, une profession et un secteur d’activité. A partir de là, nous avons tissé des liens pour monter des projets, sans que cela soit obligatoire. Il y avait différents espaces à l’échelle de la MFR où l’on pouvait circuler. On partait avec un certain revenu, un capital culturel et un temps de travail pour nous orienter sur nos possibilités.

C’était trop bien, ça reflétait vraiment la réalité sur plusieurs sujets. Le fait de ne pas avoir d’objectifs reprenait la réalité de notre vie en société, sur nos territoires. Certains joueurs se sont vraiment investis, ont joué le jeu à fond, et d’autres pas : tout comme dans un territoire classique.

Ça a créé une sorte d’incubateur accéléré de prise de conscience des réalités, qui reconstitue en très peu de temps ce qui existe dans une société (inclusion, rejets etc.)

Certains se sont rendus compte qu’ils avaient besoin de structures pour prendre une décision. Ça nous a enrichi. Nous prônons tout le temps la démocratie directe, mais nous nous sommes rendus compte d’un besoin de structures, de cadres, de “leader”….

Beaucoup de sous-groupes se sont composés, et il y avait beaucoup de sujets dont nous n’étions pas au courant… ce qui était normal ! Mais on se dit que si ça fait ça à 100, que si plein de projets chouettes qui te concernent sont créés en un matinée sans qu’on le sache, on doit passer à côté de milliards d’initiatives géniales dans la réalité.

Bref, c’était génial, ça fait émerger des questionnements de oufs, ça fait écho aux questionnement des jour précédents et on s’est vraiment projeté dans nos rôles pour mieux saisir des réalités différentes et complexes.

L’après-midi s’est conclue sur un temps fort : une plénière animée par le collectif #Cpasdemainlaveille et #VéritéPourAdama. Judith Cartier nous a détaillé tous les moyens déployés par leur collectif pour empêcher la fermeture de la maternité du Blanc – et la sourde oreille et le mépris opposé par le ministère de la santé.

Youcef Brakni et Almamy Kanouté nous ont expliqué la naissance du collectif Vérité pour Adama, la violence et les injustices qui touchent leurs quartiers au quotidien. Des ponts ont été fait entre nos différents territoires, tous victimes de mépris, clichés et discriminations.

             

Jour 3

Reprise familiale ou pas, en conversion ou non, vaches laitières, brebis, méthanisation, transformation des produits ou pas : des jeunes exposent des projets d’installation concrets, réfléchis et ancrés sur leurs territoires.

Aujourd’hui, c’est le jour où nous parlons de nos projets, de nos envies, de nos craintes. C’est également le jour où nous partons à la rencontre de personnes installées sur le territoire du Cateau-Cambresis : agriculteurs, boulanger, artisans, professeur des écoles…des groupes de visites sont formés en fonction des projets de chacun.

Après une séance d’initiation au parkour (free-running) avec le Campus Univers Cascades, l’après-midi est consacrée à deux séances plénières : la première sur le travail en rural, avec le co-fondateur de la Scoop Ardelaine en Ardèche, et la seconde sur les espaces de décisions en milieu rural.

« Avec les communautés de communes qui rassemblent 70, 80 villages, nous taillons des espaces trop grands pour la démocratie »

G. Gonicharoff, doyen et membre de l’Unadel anime ainsi le lancement de la plénière sur « Décider en milieu rural ».

« C’est la stratégie du retournement du doigt de gant:la construction collective de contre-projets est essentielle à la démocratie »

La seconde plénière est à retrouver sur les Facebook Live de notre page !

Jour 2.

“ Comment ne pas laisser l’urbain penser le rural ? “ Klervi, habitante des Pays de la Loire, région test des nouvelles commune, pose la question aux 3 intervenants de la plénière sur la diversité des territoires.

Tour à tour, Frédéric Lescureux, Hélène Chauveau et Bertrand Coly prennent la parole pour présenter les diversités des territoires ruraux et de leurs habitants, les fractures, les tensions… Car en effet, si pour 8 français sur 10, la vie à la campagne représente la vie idéale, de nombreux ruraux “captifs” de la ruralité, subissent un isolement que d’autres choisissent volontairement.

“Vous les jeunes, vous avez des idées qui décoiffent : continuer à aller secouer les vieilles branches qui gouvernent à votre place !”

Luc Waymel, vice-président de l’Association des Maires Ruraux de France, a échangé avec nous durant une heure autour des inégalités qui frappent les communes rurales et les pistes pour y remédier : formation des élus, réduction de la taille des communautés et choix des compétences, plus d’égalité dans les subventions de l’État et d’équité dans le financement, formation des parlementaires…

En plus de ces deux plénières (diffusées en FB Live et à retrouver sur notre page), la journée a été émaillée d’ateliers : place des femmes en agriculture, sport en milieu rural, concours de labours, arpentage d’ouvrages, projections de films… et même initiation à la cascade !

Une dense journée, qui se conclut en beauté ce soir avec la pièce Yourte, de la compagnie des Milles Printemps !

 

Jour 1.

Jour 1 du stage de recherche !

Nous en sommes persuadés, l’avenir se construit en rural. Le « R » de MRJC n’a jamais été aussi en adéquation avec les questions qui traversent notre société actuellement.

Le milieu rural est plein d’espaces ressources pour l’avenir. Il innove pour répondre aux enjeux complexes et aux mutations rapides qui le traversent.

Pendant 5 jours, nous allons réfléchir, écouter, discuter et proposer des initiatives pour bâtir un milieu rural toujours plus durable, solidaire et vivant !